Le soir des 518 arrestations
Je ne suis déjà plus très d’actualité avec cette publication, mais bon, je vous raconte tout de même. Mercredi passé, je décide d’aller faire un saut dans la manifestation nocturne avec Sébastien et Guillaume. Quand on est enfin prêt à rejoindre la manifestation en cours, elle est déjà commencé depuis un petit bout et nous la cherchons à travers les rues de la ville. Twitter nous aiguille ainsi qu’un garçon croisé par hasard sur René-Lévesque qui nous demande : «Vous cherchez une manif? Il y en a une sur Saint-Laurent vers le nord». Il faut savoir que ce soir là, il y avait au moins 3 manifestations à Montréal en même temps, on avait donc le choix. Après une heure à marcher au pas de course et à suer abondamment en montant Saint-Laurent, on a finalement rejoint les manifestants sur Mont-Royal coin Saint-Denis. Je vous jure que ça marche vite ces jeunes là! On a donc pu manifester avec le groupe un bon 5 minutes, jusqu’à ce que le SPVM décide de bloquer Saint-Denis à partir de Sherbrooke. Alors le groupe s’est dit «pas grave, on va tourner à gauche». Mais le SPVM avait décidé de bloquer Sherbrooke vers l’est. Alors le groupe s’est dit «pas grave, on va aller à droite». Mais le SPVM avait décidé de bloquer Sherbrooke vers l’ouest. Alors pendant que je me disais, «j’me demande c’est quoi le meilleur angle pour prendre ça en photo sans recevoir un coup de matraque?» et que Sébastien se disait «enfin un peu d’action», Guillaume s’est dit : «je vais regarder vers l’arrière voir si on serait pas en train de se faire prendre en souricière». C’est à ce moment que nous avons vu le groupe de policiers antiémeutes qui arrivait dans notre angle mort et que nous avons réalisé que nous étions mieux de quitter les lieux si nous ne voulions pas se faire coincer. Mais quitter les lieux par où?? On a pris la chance de marcher innocemment mais rapidement vers le nord et on a passé juste à côté des policiers qui étaient en train de se déployer pour cerner le groupe dans lequel nous nous trouvions. Groupe qui était, je tiens à le préciser, très pacifique. On s’est donc fait repousser du lieu des arrestations par la cavalerie et barrer la route par un cordon de policiers formant un très grand périmètre autour des 518. Entendu d’une fille qui était déçue de se faire bloquer le chemin par un des policiers sur Sherbrooke : «Maudit, on ne pourra pas aller fumer du chicha!». Certains s’en font pour notre liberté d’expression pendant que d’autre s’inquiète pour leur droit de fumer du chicha…